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Page:Bournon - Anna Rose-Tree.djvu/72

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lock entra avant qu’il eut quitté ſa poſition : — Je parie, Mylord, que mon abſence ne vous a pas ſemblé longue, dit-elle, en l’appercevant à mes genoux ! Et me voyant prodigieuſement rougir : — Je connois votre honnêteté, ma chère Enfant, ne craignez rien de mes ſoupçons ; ils ne peuvent être à votre déſavantage. Je lui demandai laquelle de mes Compagnes s’étoit bleſſée. — C’eſt cette étourdie de Sophie, mais elle en ſera quitte pour ne pas jouer de quelques jours.

Voyez, ma chère Anna, que j’ai bien beſoin qu’on m’excuſe ; mais dites-moi, pourquoi l’aveu que j’ai fait à Mylord Clarck ne me cauſe-t-il aucun regret ? Je m’applaudis même de ce qu’il connoît mes ſentimens ; tout, cependant, devoit m’impoſer ſilence ; n’eſt-il pas certain que ma Mère n’approuvera jamais l’inconſtance de l’Amant de Fanny ? La belle ſaiſon tire à ſa fin, Mylady Harris va retourner à Londres, elle emmènera ſon Couſin, & la pauvre Émilie ſera tourmentée par l’abſence & par ſes inquiétudes. D’ailleurs n’ai-je pas à craindre le changement de Penſion dont ma Mère m’a menacée ? Et ſi je quitte Miſtreſs Hemlock, où trouver la poſſibilité de revoir Clarck ?