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Page:Bournon - Anna Rose-Tree.djvu/73

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Ah ! ma chère Anna, que de maux l’avenir me fait enviſager ! Une mauvaiſe Mère eſt un affreux préſent de la nature ; pourquoi s’eſt-elle reſſouvenue que j’exiſtois ? Ma vie juſqu’à ce fatal moment étoit filée d’or & de ſoie ; aimée de mes Compagnes, chérie de la reſpectable Miſtreſs Hemlock, ſûre de votre attachement, que pouvois-je déſirer ? La main de fer s’eſt appeſantie ſur ma tête, la haine de Mylady Ridge me rend la plus malheureuſe des créatures : je ceſſe mes réflexions, elles nous cauſeroient à toutes deux du chagrin ; à vous par l’intérêt que vous prenez à mon ſort, à moi par l’image continuelle d’une perſpective de peines. Adieu, ma tendre Anna, Miſtreſs Hemlock vous embraſſe ; je ſuis pour la vie votre ſincère & affectionnée

Émilie Ridge.

De Rocheſter, ce … 17