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Page:Bournon - Anna Rose-Tree.djvu/74

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XVme LETTRE.

Charles Clarck,
à William Fisher ;
à Londres.

Ta réponſe a tant tardé, mon cher William, que j’ai cru, ou que tu n’avois pas reçu ma Lettre, ou que tu n’y voulois pas répondre. Le Courier d’hier a diſſipé toutes mes craintes & éloigné tous mes ſoupçons : je ſuis très-ſenſible aux marques d’attachement que tu me donnes ; crois que j’en ſuis digne par mes ſentimens pour toi. Tu me félicites de mon changement & tu m’engages à te conter mes nouvelles amours : je te ſatisferois très-volontiers, ſi ton indifférence extrême ne te faiſoit une loi de plaiſanter les pauvres Amans. Au reſte, ta façon de penſer ſur Fanny a beaucoup de rapport au jugement qu’en portent tous ceux qui la connoiſſent. Sa figure, quoique très-jolie, ne ſéduit perſonne. On l’admire, mais on ne l’aime pas. Aujourd’hui que mes yeux ſont ouverts ſur ſes défauts, je ne conçois pas comment j’ai pu lui rendre les armes : nulle