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Page:Bournon - Anna Rose-Tree.djvu/89

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Alors je priai ma Mère de vouloir bien monter chez moi. — Pardonnez, lui dis-je, dès qu’elle fut dans ma chambre, ſi je réſiſte à vos volontés ; elles ſeront toujours ſacrées pour moi, mais un obſtacle inſurmontable s’oppoſe à l’hymen que vous déſirez. — Je ne puis deviner quel eſt l’obſtacle dont vous voulez parler. — Le voici, lui dis-je, en lui apportant ma Fille, que je poſai ſur ſes genoux ; & tombant ſur les miens, je lui demandai grâce pour toutes deux. Mylady entra d’abord dans la plus violente colère, mais la vue de ma Fille qui lui faiſoit mille careſſes, & la tendreſſe qu’elle avoit toujours eue pour moi, diſſipa ce premier mouvement. Elle exigea de moi la plus grande franchiſe ; je ne lui cachai rien, mais elle ne m’accorda mon pardon qu’à condition que je conſentirois à me ſéparer de mon Enfant. Tôt ou tard, diſoit-elle, il ſeroit découvert ; il fallut bien y conſentir. Comment aurois-je pu à tant d’indulgence oppoſer un entêtement déplacé ? Ma Mère me promit de taire à Mylord cette terrible aventure, & elle m’aſſura qu’elle feroit ceſſer les pourſuites de celui qui me recherchoit. Effectivement