Aller au contenu

Page:Bournon - Anna Rose-Tree.djvu/90

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

il n’en a plus été queſtion. Ma Fille fut miſe en nourrice dans un Village peu diſtant d’ici ; mais le changement de lait, ſans doute, occaſionna ſa mort. Il y a trois ſemaines que je l’ai perdue. Malgré le pardon généreux que m’a accordé Mylady, il eſt aiſé de voir qu’elle conſerve contre moi des idées défavorables, elle n’eſt jamais abandonnée par un fond de triſteſſe qui s’eſt accru prodigieuſement à la mort de mon Frère, qui étoit à Oxford. Voilà ma poſition, ma chère Anna, oſez à préſent comparer votre ſort au mien.

Je la plaignis ſincérement, forcée cependant de convenir qu’elle s’étoit en quelque façon attiré ſon malheur. Il étoit fort tard lorſqu’elle ſe retira, ce qui fut cauſe que je dormis plus tard qu’à l’ordinaire. Jenny vint m’éveiller : — On vous attend pour partir, ma chère Anna, & vîte levez-vous. — Partir, mais ce n’eſt que demain, je penſe, que nous devons retourner à Break-of-Day. Cela eſt vrai, mais un Exprès envoyé par Andrew, qui mande à Mylord que ſon Père s’eſt laiſſé tomber en taillant des arbres, & qu’il s’eſt caſſé la cuiſſe, précipite le départ pour faire