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Page:Bournon - Anna Rose-Tree.djvu/95

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n’a voulu jouir d’aucun repos depuis l’accident arrivé à ſon Père, qu’il veille jour & nuit, a ſuccombé à la peine. Une fièvre ardente qui l’a ſaiſi depuis deux jours, fait craindre pour ſa vie. Concevez-vous combien mon pauvre cœur doit être à la gêne ? Forcée de paroître tranquille, quand je ſuis dans des inquiétudes mortelles ; non, il n’eſt point d’état comparable au mien. Je n’oſe me permettre la plus petite queſtion ſur ſa ſanté ; chaque Domeſtique qui entre, je l’examine avec ſoin. Andrew eſt fort aimé, & je me figure que s’il étoit plus mal, ils en ſeroient plus triſtes. Mon Grand-papa a été enfermé une partie de la journée d’hier avec ſes Gens d’affaires. Je me ſuis trouvée ſeule avec Mylady Green, qui a bien voulu céder à mes inſtances au ſujet de l’hiſtoire de ma Mère ; j’ai déjà commencé à la jeter ſur le papier ; ſi-tôt qu’elle ſera écrite, je vous l’enverrai. J’avois bien raiſon de m’affliger ſur les peines qu’elle a ſouffertes. Si malheureuſe, & ſi peu faite pour l’être ! Adieu, ma chère, donnez-moi de vos nouvelles ; car il eſt affreux de craindre pour l’objet de nos plus tendres affections.

Anna Rose-Tree.

De Break-of-Day, ce … 17