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Page:Boussenard - La Terreur en Macédoine, Tallandier, 1912.djvu/305

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la terreur en macédoine

par deux murailles extérieures, l’habitation et une haute grille donnant sur les bâtiments d’exploitation. En somme, serrés à l’étroit et la retraite coupée.

Ils commencent à s’inquiéter, sans trop savoir pourquoi et pris d’une vague appréhension. Soudain, leurs clameurs s’arrêtent. Sous l’effort d’une main que nul n’a pu apercevoir, une fenêtre vient de s’ouvrir.

On leur crie :

« Que voulez-vous ? »

L’écume à la bouche, l’officier répond, en brandissant son sabre :

« D’abord, les deux pouilleux qui se cachent ici : Timoche et Andréino. »

On leur répond, en gouaillant :

« Timoche ?… le voici !… eh ! houp !… saute, Timoche !

« Andréino ?… il arrive !… eh ! houst !… en bas, Andréino ! »

En même temps, deux défroques sordides : pantalons, vestes, chemises, bonnets et savates, jaillissent par la fenêtre. Rien n’y manque ! pas même le bâton du vieil ânier… pas même le fouet de son jeune compagnon.

Abasourdis, les Turcs reçoivent sur la tête ou sur les pointes des baïonnettes ces loques immondes. Et devant l’ironie de cette exhibition grotesque, des hurlements de fureur s’échappent de leurs bouches.

« Coquins !… chiens de chrétiens !… lâches !… oui, lâches qui vous cachez !… montrez-vous donc… vous n’oserez pas !…

— Si !… nous osons !… la preuve… »

Soudain, apparaissent à la fenêtre deux figures