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Page:Bréhier - Les Thèmes actuels de la philosophie, 1951.djvu/114

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La philosophie moderne isole et étudie ces champs de force : de là un dernier caractère de notre philosophie que je cite en terminant, c’est le pluralisme, non pas celui des atomistes d’autrefois, mais celui de M. Bachelard par exemple, qui fait plutôt songer à la distinction aristotélicienne des formes.

La pensée philosophique, concluerais-je, quand elle est profonde (et c’est sans doute là une leçon à retenir pour tous) va juste au rebours des réductions simplifiantes et enseigne qu’on ne construit rien avec des principes abstraits. Le mérite de notre pensée moderne est, au milieu de bien des difficultés et des obscurités, de prendre une nette conscience de cette condition essentielle de la philosophie.

Note finale. — J’avais déjà depuis longtemps prononcé et donné à l’imprimeur cette dernière causerie, lorsque j’ai pris connaissance du livre de M. Albert Burloup, De la psychologie à la philosophie[1]. Non seulement ce livre m’a confirmé dans mes yues sur la direction générale de la philosophie, puisqu’il ne peut accepter d’étudier les phénomènes de conscience indé-

  1. Hachette, 1950.