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Page:Braddon - L’Héritage de Charlotte, 1875, tome II.djvu/110

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L’HÉRITAGE DE CHARLOTTE

Burkham chez le docteur Jedd, dès que j’aurai pris vos conseils.

— Pour quoi faire ?

— Pour voir le docteur Jedd et l’emmener avec moi à Hastings, si c’est possible.

— C’est ce qu’il ne faut pas faire.

— Pourquoi ?

— Parce que l’apparition du docteur Jedd mettra Philippe sur ses gardes. Jedd est appelé comme expert dans les procès criminels, et c’est un homme qu’il doit connaître. Tout ce que Jedd peut vous dire, c’est que Charlotte est empoisonnée… vous le savez déjà. Comme de raison, il lui faut un traitement médical et tous les soins nécessaires pour la ramener à la vie ; mais c’est ce qu’elle ne peut pas avoir sous le toit de mon frère. Ce que nous avons à faire, c’est de l’arracher à cette maison.

— Vous ne savez pas à quel point elle est malade. Je doute qu’il soit possible de la transporter ailleurs.

— Tout est préférable à son séjour dans cette maison ; pour elle, c’est une mort certaine.

— Mais votre frère s’opposera sûrement à ce qu’elle quitte sa demeure.

— Il est certain qu’il défendra le terrain pied à pied. Il faut que nous trouvions un moyen de l’éloigner ayant d’enlever Charlotte.

— Comment ?

— Je trouverai le moyen, je connais quelque peu les affaires dont il s’occupe, et je puis inventer quelques faux bruits pour le dépister. Il faut l’éloigner. La pauvre fille n’était pas en péril quand vous l’avez quittée, n’est-ce pas ?

— Non, Dieu merci, il n’y avait pas apparence d’un