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Page:Braddon - L’Héritage de Charlotte, 1875, tome II.djvu/111

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L’HÉRITAGE DE CHARLOTTE

danger immédiat, mais elle était bien malade. Et cet homme tient sa vie dans ses mains. Il sait que je suis parti pour Londres à la recherche d’un docteur. S’il avait…

— Mettez-vous l’esprit en repos sur ce point, Haukehurst. Il ne hâtera sa mort que s’il se voit dans une situation désespérée, car la mort arrivant immédiatement après la première alarme manifestée par vous paraîtra bien soudaine. Il évitera toute apparence de mort trop subite, s’il le peut, rapportez-vous-en à moi. La première chose à faire c’est de l’éloigner. Mais la question, est de savoir comment. Il nous faut un appât… lequel ? Ne parlez pas, Haukehurst… laissez-moi réfléchir, si je puis trouver… »

L’homme de loi mit ses coudes sur la table, sa tête dans ses mains, et s’abandonna aune profonde méditation.

Valentin attendit patiemment qu’il eût réfléchi.

« Il faut que je me rende au bureau de Philippe, dit-il enfin, et que je découvre quelqu’un de ses secrets. Il n’y a qu’une affaire de bourse d’une importance majeure, qui puisse le décider à quitter Charlotte en ce moment. Mais si je puis lui adresser un télégramme de nature à l’appeler à Londres, je le ferai. Fiez-vous à moi. Et maintenant occupons-nous de votre affaire.

— Je ne sais plus quel parti prendre, du moment que je ne dois pas mener le docteur Jedd à Barrow.

— Conduisez-le à Saint-Léonard, et si je puis éloigner Philippe, vous ferez transporter Charlotte dans un hôtel de Saint-Léonard, où vous la cacherez jusqu’à ce qu’elle ait repris assez de force pour faire le voyage de Londres.

— Pensez-vous que sa mère consentira à ce déplacement ?