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Page:Braddon - L’Héritage de Charlotte, 1875, tome II.djvu/112

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L’HÉRITAGE DE CHARLOTTE

— Puis-je vous croire assez idiot pour lui demander son consentement ? s’écria George avec impatience. La femme de mon frère est d’une faiblesse si stupide que toutes les chances sont pour qu’elle insiste pour que sa fille reste tranquillement à se faire empoisonner. Non, il faut vous débarrasser de la mère d’une façon ou d’autre. Envoyez-la visiter les boutiques, ou prendre un bain, ou chercher des coquillages sur le rivage ; inventez tout autre prétexté de cette force. Elle n’est pas difficile à manier. Cette jeune femme, la fille de Paget, est toujours avec eux, je suppose ? Oui… Très-bien. Alors, à vous deux vous saurez bien enlever Charlotte.

— Mais si je conduis ces deux jeunes filles à un hôtel, n’y a-t-il pas à craindre le scandale, l’étonnement, et une enquête ? Il nous faudrait quelque personne d’un âge plus mûr, une vieille gouvernante… Attendez… Nous avons Nancy… C’est la femme qu’il nous faut. Ma bien-aimée m’a dit l’affectueuse anxiété que lui causait sa maladie, anxiété étrangement vive, à ce qu’il a semblé à Charlotte. Grand Dieu !… Pensez-vous que Nancy ait pu suspecter la cause de la mort de M. Halliday ?

— Je suis porté à le croire. Elle était dans la maison quand il est mort et elle l’a soigné pendant sa maladie. C’est une vieille femme fort intelligente. Oui, vous pouvez l’emmener avec vous. Je pense qu’elle pourra vous être fort utile.

— Je l’emmènerai avec nous, si elle veut venir.

— Je n’en suis pas bien certain. Les gens des comtés du Nord ont des idées à eux sur la fidélité envers leurs anciens maîtres et toutes ces sortes de choses… Nancy a élevé mon frère.

— Si elle soupçonne la malheureuse destinée du père de Charlotte, elle essaiera de la sauver, dit Valentin