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Page:Braddon - L’Héritage de Charlotte, 1875, tome II.djvu/115

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L’HÉRITAGE DE CHARLOTTE

Ne pas trouver la nouvelle que l’état de Charlotte avait empiré équivalait presque pour lui à la nouvelle qu’il s’était amélioré. Quelles ne devaient pas être ses craintes après son entretien avec le médecin de Bloomsbury !

Du club, le cab le conduisit rapidement chez le docteur Jedd.

Il y trouva Burkham, pâle et anxieux, l’attendant dans un petit cabinet du rez-de-chaussée, une triste pièce tapissée de gravures d’anatomie et dont la cheminée avait, en guise d’ornements, des pièces anatomiques en cire.

Presque aussitôt le docteur Jedd vint les rejoindre, alerte et dégagé, comme si le cas de Mlle Halliday n’avait pas plus de gravité que l’extraction d’une dent de lait.

« Triste chose, dit-il, que ces poisons végétaux entre les mains d’hommes sans scrupules. Très-intéressant article à faire pour la Revue Médicale. Une analyse de la science toxicologique, en tant que connue des anciens.

— Consentiriez-vous à partir à l’instant pour Barrow, monsieur ? demanda Valentin d’un ton suppliant.

— Eh bien, oui ; votre ami M. Burkham m’y a décidé, quoique, je n’ai pas besoin de vous le dire, un voyage soit bien gênant pour moi.

— C’est une question de vie et de mort, balbutia le jeune homme.

— Naturellement, mon cher monsieur. Mais, voyez-vous, j’ai une demi-douzaine d’affaires entre les mains en ce moment, qui soulèvent également des questions de vie ou de mort. Néanmoins, j’ai promis. Ma consultation sera terminée dans une demi-heure. J’ai une