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Page:Braddon - L’Héritage de Charlotte, 1875, tome II.djvu/121

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L’HÉRITAGE DE CHARLOTTE

de difficultés à tirer de ce jeune homme tous les renseignements dont il pourrait avoir besoin.

« Comment allez-vous, Orcott ? dit-il avec une aimable familiarité ; mon frère Philippe n’est pas encore de retour ?

— Non, répondit le jeune homme d’un air maussade. Il y a tant de gens qui sont venus m’ennuyer à ce sujet… Où est-il allé ?… Quand reviendra-t-il ?… Et ainsi de suite… J’aurais tout aussi bien fait de me faire valet de pied, si je dois rester ici toute la journée à répondre à toute cette masse de questions. Les courses de High Wickham ont lieu aujourd’hui, et j’avais besoin de voir courir Barmaid, avant de mettre de l’argent dessus pour Goodwood. Elle a été élevée dans nos pays, voyez-vous, et je la sais capable de gagner la course, si elle est en état. Ils ne la connaissent guère par ici quoiqu’elle soit la sœur de Boots, qui a gagné la course de Chester l’an dernier, grâce à ce que Topham avait été volé en la laissant décharger de sept livres. Il avait couru la course du printemps à York pour un prix de deux sous, et le jeune jockey qui la montait, l’avait ramené d’une demi-tête, je l’ai vu… et puis il a gagné la coupe à Chester et a rapporté des masses d’argent à ses propriétaires. »

Ce n’était pas précisément les renseignements que George voulait obtenir, mais il se planta sur le tapis, le dos appuyé contre la cheminée et parut prendre le plus vif intérêt aux discours d’Orcott.

« Rien de nouveau dans la Cité ? demanda-t-il alors.

— Du nouveau, non, rien, qu’une complète stagnation, comme dit un personnage d’une comédie que j’ai vue l’autre soir. Les gens de Barlingford disent que votre frère a réalisé une masse d’argent à la Bourse,