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Page:Braddon - L’Héritage de Charlotte, 1875, tome II.djvu/123

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L’HÉRITAGE DE CHARLOTTE

télégramme s’il survient une hausse nouvelle, » m’a dit M. Sheldon le jour où il a quitté Londres. « Elles monteront rapidement dès qu’il y aura un mouvement. » Mais elles ont continué à toujours baisser depuis, et je crois que s’il était absent jusqu’au jugement dernier il en serait toujours de même.

« LES PHÉNICIENS MONTENT RAPIDEMENT, REVENEZ À LONDRES. »

Tels étaient les termes de la dépêche télégraphique que George ruminait dans sa tête, pendant que le commis de son frère révélait les secrets de son patron.

Il avait trouvé la solution de la grande question de savoir comment Philippe pouvait être arraché d’auprès du lit de son inconsciente victime : il tenait son appât.

« Je savais bien que j’y arriverais. Je savais bien que je tirerais tout ce dont j’avais besoin de cet idiot sans cervelle, » se dit-il d’un air triomphant.

C’est alors qu’il dit au jeune homme qu’il avait une ligne à écrire à son frère, et que, sous ce prétexte, il entra dans son cabinet.

Là, quelque usage qu’il fît de ses yeux, il ne put rien découvrir, pas le plus léger renseignement. Les secrets qu’il aurait voulu pénétrer étaient gardés par des serrures qui ne s’ouvraient qu’à l’aide de certains mots mystiques qui devaient être connus de celui qui voulait les ouvrir. Philippe savait comment se protéger contre les indiscrets. Malheureusement pour lui, il avait été forcé de confier quelques-uns de ses secrets à un dépôt humain qu’il ne pouvait pas défendre par une serrure à combinaisons.

L’homme de loi ne perdit pas beaucoup de temps dans le cabinet de son frère.