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Page:Braddon - L’Héritage de Charlotte, 1875, tome II.djvu/124

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L’HÉRITAGE DE CHARLOTTE

Une rapide inspection suffit pour le convaincre qu’il n’avait rien à apprendre de ces murailles nues et de cet inviolable bureau à cylindre.

Il écrivit quelques lignes insignifiantes sur une table, près de la fenêtre, il ferma et cacheta sa lettre après y avoir mis l’adresse, puis il partit pour lancer son télégramme.

« LES PHÉNICIENS MONTENT RAPIDEMENT, » écrivit-il.

Ce fut tout ; puis il signa la dépêche du nom de Frédérick.

« Philippe et Orcott régleront cette affaire ensemble, se dit-il en signant du nom du jeune commis. Ce que j’avais à faire c’est d’éloigner Philippe, et de donner à Valentin une chance de sauver la fille de Halliday ; et je ne dois pas me laisser arrêter par des bagatelles pour atteindre ce but. »

Après avoir expédié son télégramme, George se sentit trop agité pour se livrer à ses affaires habituelles. Lui qui était renommé parmi les hommes impassibles pour sa froideur exceptionnelle, il se sentait complètement énervé.

Il entra dans une taverne de la Cité, où il se fit servir un breuvage. Mais au milieu du bruit et des conversations d’une salle encombrée de monde, le visage défait et flétri par la maladie de Halliday était devant ses yeux, la voix de Halliday résonnait à ses oreilles.

« Je ne serai capable de rien cette après-midi, se dit-il à lui-même. Je vais aller à Bayswater voir comment Valentin a arrangé les choses avec Nancy. »