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Page:Braddon - L’Héritage de Charlotte, 1875, tome II.djvu/156

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L’HÉRITAGE DE CHARLOTTE

laquelle le boucher et le boulanger venaient apporter leurs fournitures le matin.

« J’ai besoin de voir Mlle Paget, dit-il à la servante qui vint lui ouvrir, et je désire la voir sans déranger M. et Mme Sheldon. Savez-vous où la trouver ?

— Oui, monsieur, elle est dans sa chambre. Je lui ai porté une tasse de thé il y a dix minutes. Elle a gagné un grand mal de tête en s’employant auprès de notre pauvre jeune demoiselle et elle n’est pas descendue pour dîner avec monsieur et madame.

— Voulez-vous la prier de descendre et de venir me parler pendant quelques minutes.

— Ne pouvez-vous entrer et aller la voir, monsieur ?

— Non, je préfère la voir au jardin. »

Il faisait encore jour ; mais les ombres du soir commençaient à envahir les avenues des jardins de Kensington. La grille près de laquelle attendait Valentin ne pouvait pas être vue des fenêtres de la salle à manger ou du salon.

La servante s’empressa d’aller prévenir Mlle Paget, et en moins de cinq minutes Diana parut avec son chapeau et sa capeline de jardin.

« Voulez-vous venir faire un tour avec moi, chère ? demanda Valentin. J’ai quelque chose de sérieux à vous dire.

— Je suis bien anxieuse d’apprendre ce qu’a dit le docteur, » répondit Diana en prenant le bras de Valentin.

La route devant le parc était fort solitaire à cette heure de la soirée, et on était là hors de la vue de Sheldon.

« Dites-moi l’opinion du docteur, Valentin, dit Diana vivement. Regarde-t-il son état comme vraiment sérieux ?