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Page:Braddon - L’Héritage de Charlotte, 1875, tome II.djvu/155

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L’HÉRITAGE DE CHARLOTTE

— L’heure est un peu matinale.

— Il n’y a pas d’heure trop matinale, quand le danger est aussi grand. Peut-être ferai-je bien de me faire conduire chez le docteur Doddleson en rentrant chez moi. Je verrai Mlle Halliday deux fois par jour. J’ai trouvé dans votre gouvernante une personne fort sensée. Elle se tiendra dans la chambre de la malade et, je vous en prie, pas d’empirisme, pas de remèdes de bonnes femmes. J’ai donné à votre gouvernante toutes mes instructions sur le traitement et sur le régime, et elle a l’ordre de n’admettre personne dans la chambre de la malade. Il y a une tendance marquée au délire et le repos est indispensable.

— C’est ce que j’avais dit moi-même, répondit Sheldon.

M. Haukehurst veillera à l’exécution de mes prescriptions, continua le docteur Jedd en remettant ses gants. Il est très-inquiet de la jeune dame, et il trouvera quelque soulagement à s’employer à son service. Non, merci, dit-il en écartant la main de Sheldon qui lui offrait le prix de sa visite, j’ai déjà reçu mes honoraires de M. Haukehurst. »

Il ne fut rien dit de plus.

Le médecin souhaita le bonsoir aux deux hommes et regagna son coupé qui devait le ramener chez lui, en passant chez le docteur Doddleson. Il prit rendez-vous avec lui pour le lendemain matin, à la grande satisfaction du vieux médecin qui était tout fier d’être appelé en consultation, de concert avec le grand Jedd.

Valentin quitta la maison derrière les talons du docteur. Il y revint vingt minutes après avec la potion. Il ne se présenta pas à la porte d’entrée principale, mais à la petite porte de côté, près de l’office, petite porte par