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Page:Braddon - L’Héritage de Charlotte, 1875, tome II.djvu/170

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L’HÉRITAGE DE CHARLOTTE

— Hum !… je suppose que vous voulez vous faire porter sur la liste des malades et nous donner deux personnes à soigner au lieu d’une.

— Je ne vous donnerais pas la peine de me soigner si je tombais malade.

— Ah ! grommela le boursier en regagnant sa chambre. Vous formez une réunion de femmes stupides et votre bel ami Haukehurst est plus femme que la plus stupide d’entre vous. Bonne nuit ! »

Il se rendit à sa chambre, où il trouva sa femme éveillée. Ses plaintes et ses gémissements lui étaient insupportables et à trois heures il descendit, mit ses bottes, passa un léger pardessus, et il alla se promener dans Bayswater, où il vit le soleil se lever au-dessus des toits et des cheminées et où il erra jusqu’au moment où le bruit des pas des chevaux et des roues des voitures se fit entendre dans les rues désertes, mêlé aux cris des balayeurs et des laitières.

Il était sept heures quand il rentra dans sa demeure, où il s’introduisit sans bruit à l’aide de son passe-partout.

Il savait qu’il avait marché longtemps et qu’il avait vu le soleil se lever, mais par quelles rues, par quels squares avait-il passé, il n’en savait absolument rien.

Il monta d’un pas discret jusqu’à son cabinet de toilette et il s’habilla avec un grand soin. À huit heures il déjeunait dans la salle à manger, remise en ordre à la hâte, avec ses journaux auprès de lui.

À neuf heures il se rendit dans la pièce d’entrée pour recevoir le docteur Jedd et le docteur Doddleson qui arrivèrent presque simultanément.

Ses cheveux et ses favoris bien peignés, sa toilette simple et sans prétention, son linge irréprochable, lui