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Page:Braddon - L’Héritage de Charlotte, 1875, tome II.djvu/184

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L’HÉRITAGE DE CHARLOTTE

de travail, où il prit dans sa caisse le paquet contenant la police d’assurance et le testament, puis il quitta la maison.


CHAPITRE VI

CONFUSION

Un cab transporta rapidement Sheldon dans une sombre rue de la Cité, une rue qu’on aurait pu appeler la rue des Pas-Perdus, tant il y avait de malheureux individus pressés par des besoins d’argent qui arpentaient en vain en tous sens son pavé boueux.

La personne que Sheldon allait voir était un célèbre escompteur qui lui avait rendu service dans plus d’une crise et sur lequel il croyait pouvoir compter en ce moment.

M. Kaye, l’escompteur, fut ravi de voir son digne ami Sheldon. Il venait précisément d’arriver de Brighton, où était sa famille, et il avait une petite cour qui l’attendait dans les bureaux que Sheldon avait traversés lorsqu’il avait été introduit dans le cabinet du maître du logis.

« C’est une heure bien matinale pour recevoir votre visite, dit Kaye après quelques lieux communs, il n’y a qu’une heure que je suis à Londres.

— L’affaire qui m’amène est trop importante pour s’occuper de questions d’heure, répondit Sheldon, sans cela je ne serais pas ici. Je viens de quitter le lit de mort de la fille de ma femme.