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Page:Braddon - L’Héritage de Charlotte, 1875, tome II.djvu/183

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L’HÉRITAGE DE CHARLOTTE

— Vous avez eu grand tort ; mais c’est un tort qui est en concordance avec toute votre conduite, qui m’a été hostile depuis le premier moment. Je suppose que je puis voir ma belle-fille maintenant ?… ajouta Sheldon avec un méchant sourire. Il n’y a plus d’excuse à imaginer, elle a un violent mal de tête… ou elle dort…

— Non, monsieur, vous ne pouvez la voir encore. Dans une heure, si vous désirez revenir dans cette chambre, vous pourrez entrer.

— Vous êtes d’une obligeance extrême. Je commence réellement à douter que je sois le maître de cette maison. Dans une heure, donc, je reviendrai : Où est ma femme ?

— Dans sa chambre, monsieur, couchée et dormant, à ce que je crois.

— Je ne la dérangerai pas. Mais, à propos, et la déclaration, il faut s’en occuper.

— Le docteur Jedd a promis de se charger de ce soin, monsieur.

— Le docteur Jedd est venu ici ?

— Il y était il y a une heure.

— Très-bien. Et il s’est chargé de cela ?… » murmura Sheldon d’un air pensif.

L’événement qu’il avait attendu si longtemps lui paraissait, au dernier moment, bien subit ; il avait secoué son système nerveux plus qu’il ne le croyait possible.

Il se rendit dans son cabinet de toilette, où il s’habilla fort à la hâte.

L’événement était arrivé bien tardivement, et il n’avait pas de temps à perdre pour l’escompter, maintenant qu’il était accompli.

De son cabinet de toilette il retourna à son cabinet