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Page:Braddon - L’Héritage de Charlotte, 1875, tome II.djvu/190

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L’HÉRITAGE DE CHARLOTTE

« Qu’est-ce que cela signifie ? se demanda-t-il. C’est pourtant bien dans cette chambre qu’elle est morte ! »

Il courut à la chambre de sa femme : peut-être y avait-on transporté Charlotte quelques instants avant sa mort… Quelque fantaisie enfantée par la fièvre lui était-elle venue, de s’y faire transporter ?

Il ouvrit la porte et entra, mais là encore tout était calme et il n’y avait personne. La chambre était arrangée comme de coutume, mais rien qui trahît la présence de sa femme.

Sa stupéfaction et son étonnement commençaient à se changer en frayeur.

Qu’est-ce que tout cela signifiait ? De quelle infernale supercherie avait-il été la dupe ?

Il se rendit à la chambre de Diana ; elle était vide aussi… Une malle fermée et toute prête à être emportée, occupait le milieu de la chambre.

Il n’y avait pas d’autre pièce à cet étage. Au-dessus étaient les chambres des servantes.

Il redescendit au rez-de-chaussée et dans la salle à manger ; il sonna : une servante vint répondre à son coup de sonnette.

« Où est votre maîtresse ? demanda-t-il.

— Sortie, monsieur, elle est partie ce matin à huit heures. Ah ! monsieur, le docteur Jedd est venu et m’a dit de vous remettre ceci… avec le certificat… »

Le certificat ! Oui, le certificat constatant la mort de Charlotte. Le certificat qu’il devait produire le lendemain avec d’autres documents pour satisfaire l’escompteur et son conseil.

Il regardait la servante en ayant encore sur le visage l’expression de l’étonnement qu’il avait éprouvé en trouvant les chambres vides.