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Page:Braddon - L’Héritage de Charlotte, 1875, tome II.djvu/193

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L’HÉRITAGE DE CHARLOTTE

pour lui, et une haine et une colère aussi féroces qu’impuissantes contre lui-même et contre l’univers entier s’emparèrent de son esprit.

Il se promena quelque temps par la chambre, tout à la rage indomptable qui le dominait et incapable d’avoir une pensée en dehors de son inutile furie.

Puis un sentiment instinctif lui vint à l’esprit : la conscience qu’il devait y avoir quelque chose à faire et qu’il fallait agir promptement.

Quelle que fût sa position, il fallait l’envisager en face.

Sa marche furieuse dans la chambre s’arrêta tout à coup : il prit l’acte qu’il avait froissé dans sa main avant de le mettre dans sa poche et il l’examina de nouveau.

Il n’y avait guère à douter qu’il ne fût sérieux et une visite à l’église où le mariage avait été célébré dans la matinée suffirait pour dissiper toute ombre de doute.

Avec l’acte de mariage, il avait retiré de sa poche la lettre qui l’accompagnait et il vit alors que l’adresse était de la main de Valentin.

(Aux soins du docteur Jedd) avait-il écrit sur un des coins de l’enveloppe.

Pourquoi les lettres de Haukehurst lui parviendraient-elles par l’entremise du docteur Jedd ? Pourquoi, s’il n’avait pas existé une conspiration ourdie entre ces hommes contre son autorité et contre ses intérêts ?

La lettre de Valentin était courte et libellée comme une lettre d’affaires.