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Page:Braddon - L’Héritage de Charlotte, 1875, tome II.djvu/192

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L’HÉRITAGE DE CHARLOTTE

— Elle a été bien bonne. Cela suffît, vous pouvez vous retirer. »

La fille partit, étonnée comme ses camarades de l’étrangeté des événements de cette journée, et plus étonnée encore de ce qu’il y avait d’étrange dans les manières de son maître.


CHAPITRE VII

RÉSOLUTION À PRENDRE

Quand la servante fut partie, Sheldon s’assit et examina l’acte qui lui avait été remis.

Oui, il était en bonne forme. C’était la copie certifiée de l’acte d’un mariage célébré le matin dans l’église de Saint-Mathias-des-Champs, Paddington, et dûment certifié par l’archiviste de cette paroisse.

Si cet acte était sérieux, Valentin et Charlotte avaient été mariés le matin, et le testament et la police d’assurances, déposés entre les mains de Kaye, n’étaient plus que des chiffons de papier sans valeur.

Ils l’avaient joué, lui, Sheldon, aussi aisément que cela ?

La rage furieuse qu’il ressentait contre eux et plus encore contre lui-même, contre sa propre sottise qui l’avait laissé duper ainsi, lui faisait éprouver l’angoisse la plus vive qui eût jamais torturé son cœur.

Il avait été un scélérat toute sa vie et il avait, dans une certaine mesure, porté la peine de ses méfaits, mais la défaite dans le crime était une sensation nouvelle