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Page:Braddon - L’Héritage de Charlotte, 1875, tome II.djvu/195

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L’HÉRITAGE DE CHARLOTTE

de Mme Haukehurst, en ce qui touche l’héritage de feu John Haygarth, seront aussi bien sauvegardés que ceux de Mlle Halliday, et que le mariage conclu à la hâte ce matin ne mettra aucun empêchement à tous les actes qu’il pourrait être nécessaire de faire pour sauvegarder ses intérêts dans l’avenir.

« Avec cette assurance, je reste, monsieur,
« Votre obéissant serviteur,
« Valentin Haukehurst.

« Carlyle Terrace, Edgeware Road. »

Une seconde lettre émanant de sa femme se trouvait Sous la même enveloppe.

Il la lut avec une physionomie exprimant un mélange de colère et de dédain.

« La sotte ! c’est à peu près le seul service qu’elle pouvait me rendre. »

La lettre était longue et incohérente, tachée de larmes, et par places complètement illisible.

Sheldon y releva les faits principaux qui étaient ceux-ci :

Sa femme l’avait quitté pour toujours. Le docteur Jedd et Haukehurst lui avaient dit quelque chose, quelque chose qui intéressait le salut de sa chère et unique enfant, et dont la connaissance devait la séparer à jamais de lui. Quant à l’argent qu’elle lui avait apporté, elle n’en réclamait rien. Même ses bijoux personnels, qu’il gardait dans sa caisse, elle n’essaierait pas d’en obtenir la remise. Valentin ne la laisserait pas mourir de faim. Le plus pauvre asile, la plus modeste nourriture lui suffiraient à l’avenir ; mais jamais elle ne reviendrait demeurer dans une maison habitée par lui.