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Page:Braddon - L’Héritage de Charlotte, 1875, tome II.djvu/215

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L’HÉRITAGE DE CHARLOTTE

« Cette Nancy est un trésor, dit-il, je ne l’aurais pas cru capable de faire ce qu’elle a fait. Rien de plus habile que la façon avec laquelle elle a amusé Philippe. Rien de plus parfait que le tact et l’habileté avec lesquels elle a fait sortir Charlotte et sa mère de la maison pendant que mon frère voyageait dans le pays des songes.

— Oui, elle a été d’une utilité inappréciable pour nous.

— Et cette demoiselle Paget aussi. Elle a été un fier atout dans votre jeu. J’avais conçu une bonne opinion d’elle dans les occasions que j’avais eues de la voir dans la maison de mon frère, mais elle a prouvé qu’elle était du plus pur métal dans la façon dont elle s’est comportée pendant toute cette affaire. C’est une jeune femme dont je ne serais pas éloigné de faire Mme George Sheldon, un de ces jours.

— Vous lui faites trop d’honneur, dit Valentin en frissonnant intérieurement. Malheureusement un engagement antérieur empêchera Mlle Paget de profiter d’une aussi excellente occasion.

— La chance ne serait pas si mauvaise que vous semblez le croire, mon bel ami, répliqua George avec quelque indignation. Quand arrivera l’envoi en possession de la fortune constituant la succession Haygarth, je suis en position d’y gagner cinquante mille livres. Ce qui n’est pas vilain pour entrer dans la vie. Je suppose que vous n’avez pas oublié que votre femme est appelée comme héritière légale à recueillir une succession de cent mille livres ?

— Non, je n’ai pas oublié sa position à l’égard de la succession Haygarth.

— Hum ! je suis tout disposé à le croire. Générale-