Aller au contenu

Page:Braddon - L’Héritage de Charlotte, 1875, tome II.djvu/221

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.
217
L’HÉRITAGE DE CHARLOTTE

— Ah ! soupira Georgy avec accablement, je n’espère pas cela. Je n’ai jamais rien pu comprendre à cette idée d’une fortune que M. Sheldon lui a mise dans la tête. Je sais que la mère de mon mari était une Meynell, fille d’un marchand de tapis dans la Cité, et je ne vois pas comment une grande fortune pourrait advenir à Charlotte de son chef. Quant aux Halliday les fermes de Hyley et de Newhall sont les seules propriétés qu’ils aient jamais possédées de mémoire d’homme.

— La fortune sur laquelle Charlotte a des droits vient de l’ancêtre maternel de Christian Meynell. Je ne compte pas sur ces biens-là pour assurer notre avenir. S’ils viennent, nous en serons reconnaissants.

— Est-ce qu’il s’agit d’une somme d’argent considérable ?

— Eh ! bien, oui, je crois que la somme est considérable.

— Vingt mille livres peut-être ?

— J’ai entendu parler d’une somme de cette importance. »

Il n’éprouvait pas le besoin de faire entrer dans l’esprit faible de Georgy ces idées de grande fortune. Il se rappela ce qui lui avait été dit par Sheldon le soir du jour de Noël, pendant qu’ils se promenaient ensemble dans le petit jardin de Bayswater et il comprit qu’il y avait un grand fonds de raison dans les avis de cet habile scélérat.