Aller au contenu

Page:Braddon - L’Héritage de Charlotte, 1875, tome II.djvu/223

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.
219
L’HÉRITAGE DE CHARLOTTE

tin avec tranquillité, mais je suis tout disposé à pardonner une injustice de votre part, quand elle est inspirée par le désir de défendre les intérêts de votre cliente ; je pense que vous vous convaincrez promptement que ses intérêts ne sont nullement mis en danger par son mariage avec moi. Il y a des complications sociales dont on est obligé de chercher la solution en dehors des lois et de l’équité. La situation de Mlle Halliday dans ces derniers mois était devenue d’une nature excessivement pénible, si pénible, que la protection légale résultant d’un mariage était le seul moyen de la sauver d’un péril imminent. Je ne puis m’expliquer davantage sur ces pénibles circonstances. Je ne puis que vous assurer que j’ai épousé votre cliente avec le consentement et l’approbation de sa seule proche parente et sans me laisser influencer par des vues intéressées. Quelles que soient les dispositions qu’il vous plaira de prendre pour la sauvegarde des intérêts de ma femme, je suis prêt à y adhérer et à me prêter à leur prompte exécution.

— Vous vous exprimez d’une façon très-honorable et faite pour inspirer toute confiance, monsieur Haukehurst, s’écria M. Greenwood avec une soudaine cordialité. Je vous prie de regarder comme rétracté ce qu’il pouvait y avoir d’offensant dans les observations que je vous ai faites tout à l’heure. Vos affaires, je me plais à le croire, sont dans des conditions de solvabilité convenables.

— Je ne dois pas un denier.

— Bien, et M. Sheldon, le beau-père de la jeune dame et mon client, a-t-il donné son approbation à ce prompt mariage ?

— Le mariage a eu lieu sans qu’il en eût connaissance et sans son consentement.