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Page:Braddon - L’Héritage de Charlotte, 1875, tome II.djvu/232

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L’HÉRITAGE DE CHARLOTTE

pas très-agréables peut-être… mais il n’y a pas de ma faute.

— Ce ne sont pas de mauvaises nouvelles, papa, je l’espère, du moins, dans l’intérêt de Charlotte et de Valentin.

— Cela dépend de la manière dont ils les prendront. Votre amie Charlotte n’a pas un amour bien prononcé pour l’argent, n’est-ce pas ?

— Aimer l’argent ! Un enfant connaît autant la valeur de l’argent que Charlotte. Si ce n’est pour faire l’aumône dans les rues et acheter de jolis présents pour ses amies, elle n’éprouve ni le besoin, ni le désir d’avoir de l’argent. Elle est la plus généreuse et la plus désintéressée des créatures.

— Je suis très-heureux de l’apprendre, dit le capitaine sèchement. Et quant à M. Haukehurst ?… Croyez-vous que ce soit réellement un mariage d’amour que celui qu’il a fait avec Mlle Halliday ? Il n’y a pas d’arrière-pensée, pas de vues intéressées au fond de ce romanesque attachement, hein, Diana ?

— Non, papa. Je suis sûre qu’il n’a jamais existé d’amour plus vrai que le sien. Je l’ai vu à de rudes épreuves et je me ferais garante de la sincérité de son dévouement.

— J’en suis enchanté. Assurez-vous bien que nous aurons Haukehurst et sa femme à notre petit déjeuner. Un poulet, un ananas, une bouteille de vin du Rhin, et la bénédiction d’un père, voilà tout ce que je puis vous donner. Mais le poulet et le vin du Rhin viendront de chez Gunter, et la bénédiction sortira du plus profond d’un cœur paternel. »

La journée qui donna Diana à son mari fut superbe et la nouvelle épouse était charmante sous sa simple toilette.