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Page:Braddon - L’Héritage de Charlotte, 1875, tome II.djvu/296

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L’HÉRITAGE DE CHARLOTTE

tion entre Wimbledon et Kingston ; Nancy Woolper est avec lui et elle mène l’existence la plus douce qu’elle ait jamais connue de votre temps. »

Sur ces mots Sheldon poussa son frère dans l’escalier et referma sa porte.

Philippe s’assit sur les marches et rassembla un peu ses haillons contre son corps ; il frotta ses misérables membres pendant que l’homme de loi tirait les verrous et assujettissait les chaînes qui défendaient sa citadelle de l’autre côté de la porte.

« Je me demande s’il n’ira pas faire une visite à Haukehurst, » pensa George en verrouillant sa porte.

Et un méchant sourire de satisfaction se dessina sur son visage à l’idée que les paisibles fêtes de Noël chez Valentin pourraient être troublées par la malencontreuse apparition de cet effrayant visiteur.


CHAPITRE X

À CHACUN SELON SES ŒUVRES

« Entre Wimbledon et Kingston…, murmura Sheldon, si je puis me traîner jusque-là, j’irai ce soir… »

Il descendit l’escalier et se trouva dehors les pieds dans la neige et exposé à l’impitoyable froid de la nuit.

Il descendit la rue, traversa le pont de Blackfriars et gagna l’autre côté de l’eau, s’arrêtant de temps en temps pour mendier.

Pendant cette nuit de Noël, il y avait beaucoup de gens dehors, et, dans le nombre, Philippe trouva plu-