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Page:Braddon - L’Héritage de Charlotte, 1875, tome II.djvu/304

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L’HÉRITAGE DE CHARLOTTE

bruit par flocons épais et elle avait fait un linceul à Sheldon.

La vieille femme, qui avait veillé sur son sommeil d’enfant quarante années auparavant, fut la première à le découvrir, plongé dans ce sommeil plus profond, sur le réveil duquel nous savons si peu de chose.

Ce ne fut qu’après avoir regardé longtemps et attentivement la face du mort, qu’elle reconnut ce visage qui lui avait causé une si étrange sensation d’angoisse ; elle reconnut les traits altérés du misérable et réfléchit sur ce qu’elle devait faire.

Avant que les cloches eussent sonné pour le service du matin, le corps était étendu dans la salle des morts de Kingston Union, où il avait été transporté sans bruit dès l’aube, sans que nul en eût eu connaissance, à l’exception du constable, qui avait présidé au transport, et des domestiques de la maison de Haukehurst qui l’avaient effectué.

Ce ne fut que le lendemain matin que Nancy dit à Valentin ce qui était arrivé : il devait y avoir une enquête ; il serait bon que quelqu’un certifiât l’identité de l’homme mort, et fît constater le décès de Sheldon.

Valentin se chargea seul de ce soin.

Il assista à l’enquête, prit les arrangements nécessaires pour que le misérable paria fût enterré d’une façon décente, et, avec les ménagements convenables, il annonça à Mme Sheldon qu’elle était libre.

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Au delà de cette tombe qui ne portait pas de nom, qui aura la fantaisie de suivre Philippe Sheldon ?

Il est mort, sans un signe de repentir, et lors de ce