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Page:Braddon - L’Héritage de Charlotte, 1875, tome II.djvu/89

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L’HÉRITAGE DE CHARLOTTE

de rebut, et qui lui répondraient, sans lever les yeux, du papier sur lequel couraient leurs plumes, de consulter l’annuaire.

Non, ce n’était pas auprès d’eux que Valentin devait chercher le conseil dont il avait besoin dans ce cruel moment.

« Il y a quelques braves garçons parmi les membres du club, se dit-il en pensant au seul club artistique et littéraire dont il était membre, des camarades qui se sont attachés à moi quand je n’étais rien dans le monde, et qui feraient tout pour me servir maintenant qu’ils me connaissent pour un honnête travailleur. Mais, malheureusement, des auteurs de farces et de revues, des peintres, des culotteurs de pipes ne sont pas dans de bonnes conditions pour donner un conseil, et ce qu’il me faut, c’est le conseil d’un homme appartenant au corps médical. »

Haukehurst bondit presque sur son siège en disant cela. L’avis d’un homme du corps médical ? Oui, mais n’y a-t-il pas un médecin parmi les membres du club. Et quelque chose de plus qu’un médecin ? Le docteur qui entre tous pouvait lui donner le meilleur conseil, le docteur qui avait soigné au lit de mort le père de Charlotte.

Il se rappela la conversation qui avait eu lieu à ce sujet à Bayswater, le soir de Noël.

Il se rappela comment des revenants on était venu à parler de Halliday ; ce qui avait fait fondre en larmes Mme Sheldon, amené l’éloge de la conduite de Sheldon envers son ami mourant, et conduit à parler de M. Burkham, le docteur qui avait été appelé trop tard pour le sauver et qui pouvait n’avoir pas eu la capacité nécessaire pour le sauver.