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Page:Braddon - La Femme du docteur, 1870, tome I.djvu/186

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LA FEMME DU DOCTEUR.


CHAPITRE XII.

QUELQUE CHOSE COMME UN ANNIVERSAIRE.

Il arriva que le lendemain même du jour où Isabel eut ce petit accès de colère était une occasion solennelle dans l’existence de George. C’était le 2 juillet et l’anniversaire de la naissance de sa femme, — le premier anniversaire depuis son mariage, — et le jeune médecin avait prémédité un grand repas et une grande surprise, une fête complète en un mot, en l’honneur de ce jour. La mauvaise humeur d’Isabel lui avait donc été particulièrement sensible. Ne pensait-il pas à elle et au plaisir qu’il voulait lui donner, à l’instant même où elle lui reprocha son manque d’intérêt pour l’Étranger ? Que lui importait l’Étranger ? Il n’appréciait pas

Clotilde, ma beauté, Clotilde, brune et fière,
Tandis que dans tes yeux brillait un feu voilé,
À la danse laissant une foule légère,
Nous vînmes à l’écart sous le ciel étoilé.
Là, l’enivrant parfum de tes tresses flottantes
Inondait mon visage, et pourtant ton accent,
Rythme mélodieux, mélopée enivrante
Imposait à mon cœur respect, amour ardent ;

mais il aimait sa femme et cherchait à lui plaire ; il avait prémédité et mis à exécution le plan d’une partie de plaisir à son intention. Il avait loué une voiture, et une voiture découverte encore, pour toute la