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Page:Braddon - La Femme du docteur, 1870, tome I.djvu/296

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LA FEMME DU DOCTEUR.

Gilbert ? Nous irons au château de Waverly ; c’est l’endroit le plus délicieusement incommode du Midland pour ces sortes de parties de plaisir. On peut dîner sur la plate-forme de la tour occidentale, en danger permanent d’y perdre la vie. Vous écrirez à votre oncle Raymond, Smith, pour l’inviter à se joindre à nous, avec ses deux nièces, qui sont vraiment des enfants charmants. Elles sont si parfaitement inintelligentes quelles ne sont pas plus gênantes qu’un meuble ou deux en trop. On s’en passerait peut-être, mais si vous avez assez de place chez vous, cela ne vous gêne en aucune façon. C’est aujourd’hui jeudi ; fixerons-nous samedi pour la fête champêtre ? Il est bien entendu que c’est moi qui vous l’offre ; ce sera un dîner de garçon, auquel il manquera probablement les ustensiles les plus indispensables. Je crois qu’on peut oublier les couverts pour la salade et les pinces à champagne, n’est-ce pas ? Pensez-vous que samedi vous convienne ainsi qu’au docteur, madame Gilbert ? samedi me plairait assez, parce que nous pourrions dîner tous ensemble à Mordred le lendemain, afin de boire au succès et aux douze éditions de… Comment s’appelle votre roman, Smith ? Eh bien, madame Gilbert, samedi vous convient-il ?

Isabel répondit en rougissant et en marmottant quelques paroles inintelligibles. Mais sa physionomie s’éclaira d’une expression de ravissement qui la rendait radieuse et que Lansdell regardait comme l’expression la plus séduisante qu’eût revêtu un visage humain, en peinture ou sous une autre forme. Sigismund répondit pour la femme du docteur. Oui, il était certain que samedi conviendrait parfaitement. Il arrangerait la chose avec George et il répondait de son oncle Ray-