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Page:Braddon - La Femme du docteur, 1870, tome I.djvu/5

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LA
FEMME DU DOCTEUR

CHAPITRE I.

UN JEUNE CAMPAGNARD.

Il y avait deux médecins dans la petite ville de Graybridge-sur-la-Wayverne, dans le joli et pastoral Midland : — M. Pawlkatt, locataire d’une maison vaste, neuve et somptueuse, au milieu de l’antique et bizarre Rue Haute ; et M. John Gilbert, le médecin de la paroisse, qui habitait dans sa propre maison à l’entrée de la ville, et qui travaillait beaucoup pour gagner bien moins que le fastueux M. Pawlkatt, dont la clientèle était exclusivement aristocratique.

M. Gilbert était un homme d’un certain âge, et il avait un fils encore tout jeune. Il s’était marié fort tard, et sa femme était morte peu de temps après la naissance de leur enfant. Ces circonstances furent probablement la cause de l’amour exceptionnel que le médecin ressentait pour son fils — amour dont les pères se montrent rarement prodigues envers leurs enfants. C’était un dévouement profond, inquiet, qui dès le principe avait eu en soi un côté féminin, ma-