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Page:Braddon - La Femme du docteur, 1870, tome II.djvu/14

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LA FEMME DU DOCTEUR.

mes remercîments les plus sincères, avec le chèque ci-joint, pour la bonté et le talent qui l’ont rendu cher à mes tenanciers. Je serais fort heureux qu’il continuât à leur donner ses soins et je veillerai à l’exécution des plans pour l’amélioration sanitaire qu’il pourra suggérer à Hodgeson, mon intendant.

« La bibliothèque sera toujours à votre disposition toutes les fois qu’il vous plaira d’y lire ou d’y étudier, et le contenu des rayons sera entièrement à votre service ainsi qu’à celui de M. Gilbert.

« Avec mes compliments pour votre mari et mes souhaits d’amitié pour le succès et la prospérité de Smith,

« Je reste, chère madame Gilbert, votre
« sincèrement dévoué,
« Roland Lansdell.
« Samedi soir, Prieuré de Mordred. »

« Il s’écoulera peut-être plusieurs années avant que je revoie les bois et les prairies du Midland ! » Cette phrase était le nœud de la lettre, de cette lettre, empesée et incolore, aussi insignifiante et cherchée que le compliment du jour de l’an adressé par un écolier à ses honorés parents.

— Pauvre innocente enfant ! quel sera son chagrin lorsqu’elle lira ces choses ? — pensait Lansdell en mettant l’adresse sur sa lettre. — Ce départ sera-t-il une nouvelle douleur pour elle, une douleur vague et romanesque comme ses regrets pour la mort de Shelley et la fièvre de Byron ? Chère, chère enfant ! si le sort avait permis que je revinsse une année plus tôt, vous et moi nous aurions pu être assis côte à côte au