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Page:Braddon - La Femme du docteur, 1870, tome II.djvu/165

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LA FEMME DU DOCTEUR

du mal terrifiait. M. Pawlkatt prit très-légèrement la maladie de son rival, disant que c’était un faible accès de fièvre.

— J’ai toujours dit que c’était contagieux, — fit-il remarquer, — mais votre mari soutenait le contraire. C’était, disait-il, la conséquence de la malpropreté et de la mauvaise nourriture, et non pas une certaine influence spéciale et périodique de l’air. Le pauvre garçon, il sait maintenant qui avait raison. Je vous recommande le plus grand repos. Donnez-lui une nourriture très-légère et faites-lui prendre les potions rafraîchissantes que je vous enverrai.

Et M. Pawlkatt ajouta diverses autres recommandations au sujet du malade.

Malheureusement pour celui-ci, ce n’était pas chose facile de le faire rester en repos. George regardé au point de vue poétique ou sentimental était assez nul, mais il n’en était pas de même si on le mesurait au point de vue plus noble du devoir. C’était un homme essentiellement dévoué, et, à sa manière tranquille, il aimait beaucoup sa profession. Il aimait ces grossiers paysans du Midland qu’il avait le devoir de soigner depuis son enfance. Jamais jusqu’à ce jour il n’avait su ce que c’était que la maladie et il ne put rester tranquillement couché, à regarder Isabel assise à son travail près de la fenêtre, et le soleil se glissant par les angles des rideaux sombres qui avaient été fixés à la hâte avec des épingles pour arrêter la trop grande lumière ; — il ne put rester couché tranquillement, pendant que des mères qui avaient des enfants malades, et tandis que des femmes dont les époux souffraient, attendaient l’espérance et la consolation de sa bouche. Il est vrai que M. Pawlkatt avait promis de