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Page:Braddon - La Femme du docteur, 1870, tome II.djvu/168

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LA FEMME DU DOCTEUR.

mais ça ne sera rien. Je vais aller voir ces gens à Briargate, puis je reviendrai par les ruelles. Après cela, je n’en aurai pas pour plus d’une heure au laboratoire, et je serai en mesure de passer une bonne nuit. Il me faudra un aide, ma chère amie. La population agricole augmente aux environs de Graybridge ; et à moins qu’on ne prenne pitié de ces pauvres gens en améliorant l’aménagement de leurs demeures, nous devons nous attendre à des fièvres nombreuses.

Il sortit par la petite porte, et Isabel le regarda s’éloigner. Il marchait un peu plus lentement qu’à l’ordinaire, mais c’était tout. Elle le suivait des yeux avec une expression d’affection calme sur le visage. Aucune combinaison de circonstances ne pouvait faire qu’elle l’aimât d’amour ; mais elle savait qu’il était bon, elle savait qu’il y avait du mérite à faire ce qu’il faisait ce jour-là, — cette volonté persistante à visiter les malades nécessiteux. Ce n’était pas l’espèce de vertu chevaleresque qu’elle adorait dans les héros de son choix ; mais ce qu’il faisait était bien et Isabel l’admirait un peu, d’une façon douce et calme, comme elle aurait pu admirer un très-digne grand-père, si elle avait possédé un parent à ce degré. Qu’on se rappelle qu’elle essayait d’être vertueuse et que toute la tendresse sentimentale de sa nature avait été réveillée par la maladie de George. Il était de beaucoup plus agréable, couché, faible et languissant dans une chambre à demi-obscure, et soumis à des compresses perpétuelles d’eau sédative sur le front, que lorsqu’il était dans toute la vigueur de sa santé et de sa lourdeur.

M. Pawlkatt vint faire sa seconde visite une demi-heure après le départ de George. Il se montra très-fâché lorsqu’il eut appris ce qui était arrivé et prédit