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Page:Bremer - La Vie de famille dans le Nouveau-Monde vol 1.djvu/218

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LA VIE DE FAMILLE

Dans la société, il faut que le mouvement égalitaire égalise en montant. Il faut que l’homme devienne juste et bon par suite de la justice et de la bonté avec lesquelles il est traité. Le bon esprit doit évoquer le bon esprit. (Ceci me rappelle la jolie légende suédoise du moyen âge sur le jeune homme que les démons avaient métamorphosé en loup-garou, et qui, en entendant prononcer son nom chrétien par une voix chérie, reprit sa première forme.)

La société est obligée d’offrir à chacun de ses membres tous les moyens possibles de développer ses facultés et d’arriver à la possession de ses droits, soit moyennant des lois qui aplanissent tout obstacle, soit par des établissements d’éducation publics, permettant a tous les citoyens sans distinction de développer leurs facultés jusqu’à l’âge où ils sont aptes à se soigner et à se diriger eux-mêmes.

On atteint l’idéal de la société par le complément de l’individu selon son propre idéal, par les associations et institutions libres, où les hommes entrent dans des rapports fraternels les uns envers les autres et apprennent à comprendre leur solidarité, leur responsabilité mutuelle.

Tout pour tous, c’est le véritable but de la société. Il faut que tous puissent parvenir á la jouissance de tout ce qu’il y a de bon sur la terre, moralement et physiquement, chacun selon sa mesure et sa capacité. Nul n’est exclu s’il ne s’exclut pas lui-même. Il faut que la porte reste ouverte afin que chacun puisse entrer. C’est pourquoi la prison doit être un moyen d’amélioration et une seconde école pour ceux qui en ont besoin. Dans son développement varié, la société doit s’organiser de manière que tous aient la possibilité d’arriver à tout, et que tout aille à tous.