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Page:Bremer - La Vie de famille dans le Nouveau-Monde vol 1.djvu/238

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LA VIE DE FAMILLE

ouvrir les lettres contenant des invitations, des demandes d’autographes, des vers, les paquets, les boîtes contenant des cadeaux de livres, de fleurs, etc., etc. Souvent je ne viens pas à bout, ou, pour mieux dire, la force me manque pour lire toutes les lettres, tous les billets qui m’arrivent dans le courant de la journée. La seule pensée d’y répondre me donne la fièvre ; et puis des visites, des visites, des visites ! ! !

En attendant, je remercie de tout mon cœur Dieu et mon bon docteur de ce que ma santé est meilleure, parce qu’elle me permettra de mieux accueillir une bienveillance dont je suis fort reconnaissante, et de faire ma campagne dans les divers États de l’Union. Je ne puis assez remercier Benzon du bien-être qu’il m’a procuré à Boston, des soins de M. et madame King, mes aimables hôtes depuis que Benzon est parti. J’ai vécu comme une princesse sous le rapport du comfort de la vie ; mais je suis impatiente d’aller au Sud, de respirer un air plus doux, de vivre avec la nature, d’avoir des perspectives plus étendues, d’entendre le murmure des prairies dans le « merveilleux occident, » sur les bords de l’Ohio, du Mississipi. C’est alors, me dit-on, que je verrai et comprendrai ce que sera l’Amérique future. Je le comprends déjà par ce qu’on me dit ici de la fertilité et de la richesse de cette contrée ; on assure que la vallée du Mississipi est dix fois plus grande que celle du Nil, et pourrait contenir une population de plus de deux cent cinquante millions d’âmes !… Comme je me trouverai bien quand le printemps viendra ! La température est dans ce moment très-froide et rude ici.

Je vais te faire rapidement le bulletin des événements de ces jours derniers.

Je suis allée à Cambridge chez les Lowell ; le professeur