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Page:Bremer - La Vie de famille dans le Nouveau-Monde vol 1.djvu/246

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LA VIE DE FAMILLE

l’autre aux œuvres. Toutes deux reconnaissent le Christ, l’une comme Dieu, l’autre comme homme divin et le propose à l’humanité comme modèle suprême. Les deux Églises ont des confesseurs qui prouvent que dans chacune d’elles on peut avancer également dans la sanctification de la vie, et mériter au même degré, le nom de — chrétien.

J’ai entendu plusieurs sermons prononcés par des prêtres de l’ancienne Église d’État, qui paraît être l’Église aristocratique de ce pays, et d’ordinaire les fashionables en font partie ; c’est de bon ton. Mais sa pensée spéculative ne me semble pas encore sortie des voiles du moyen âge. On y met toujours en opposition la foi et la raison, et une pensée interprétative, du genre de celle de H. Martensen dans notre Nord, ne fait pas encore d’apparition sur le territoire de la théologie américaine. Mais j’exprime cette opinion sans être complétement sûre de sa justesse, n’ayant pas encore causé de la littérature théologique dans ce pays, ni fait de lectures suffisantes sur ce sujet.

Le principal guide et champion des unitaires d’ici, c’est le docteur Ellery Channing, appelé aussi le « saint des unitaires, » l’un des plus beaux exemples qui puissent prouver à quel point l’homme peut arriver dans l’esprit chrétien. Ses amis m’ont cité maints traits de la profonde gravité et cordialité avec lesquelles cet homme généreux a cherché à redresser, à purifier, même les plus petites choses. On voit dans ses portraits, un regard qui n’est pas de ce monde, qui ne le cherche, ne le questionne pas, mais qui cherche et interroge un ami, un conseiller plus haut placé. On le voit aussi par sa biographie, ses lettres privées, récemment publiés par son neveu H. W. Channing, et que celui-ci a eu l’obligeance de m’envoyer. J’y