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Page:Bremer - La Vie de famille dans le Nouveau-Monde vol 1.djvu/247

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DANS LE NOUVEAU-MONDE.

fais souvent ma lecture et elle me rappelle ta sentence favorite de l’Évangile : « Bienheureux ceux qui ont le cœur pur, parce qu’ils verront Dieu. »

Que le sentiment exprimé par les paroles que je trouve dans le livre ouvert devant moi est beau !

« Sentez combien vous êtes injuste envers vous-même, en permettant à un être humain d’empêcher le développement d’une âme comme la vôtre. N’oubliez pas que vous avez été créé pour aimer infiniment, éternellement, et que nul dévouement auquel vous n’auriez point répondu, ne ferme pour vous la source divine.

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« Je ne voudrais pas repousser votre désir de mourir ; car je ne connais rien de plus avantageux que la mort, pour ceux qui, ayant comprimé le mal de plus en plus, se sont élevés constamment au-dessus d’eux mêmes. Je m’estimerais heureux si je pouvais éveiller en vous et en moi cet amour désintéressé des hommes, qui se sacrifie lui-même, le sentiment de notre propre nature spirituelle, la confiance dans le principe divin qui est la base la plus intime de notre être, et en l’amour infini de Dieu pour la vie spirituelle des êtres qu’il a créés. Rien ne peut nous nuire, excepté notre infidélité envers nous mêmes, et le manque de respect pour notre propre esprit ; car, lorsqu’il nous manque, nous devenons les esclaves des circonstances et de nos semblables. Au contraire, si j’ai ce respect, je me sens fort et libre. »

Partout et en tout, on voit Ellery Channing tourné vers le divin Maître, qui se trouve dans la raison de l’homme éclairé par l’être divin envoyé de Dieu pour « compléter la loi ; » et c’est de ce point de vue intime qu’il agit au dehors.