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Page:Bremer - La Vie de famille dans le Nouveau-Monde vol 1.djvu/253

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DANS LE NOUVEAU-MONDE.

vais sur la terre ; — quand une recherche encore plus transcendentaliste, quand l’étincelle divine qui s’élève en nous nous aura fait connaître la pauvreté de ce point de vue seulement négatif et notre incapacité pour atteindre les exigences les plus hautes de notre nature élevée : comme elle paraîtra grande, consolante, complète, la doctrine qui dit que l’Esprit divin veut être en rapport avec le nôtre, veut combler toutes nos imperfections par sa propre vie !…

Ce procédé final de la vie, cette nouvelle naissance, ce nouveau développement dont l’Écriture parle souvent comme d’une union, comme d’un fiancé allant vers sa fiancée (et dont nous voyons l’image dans la vie naturelle, par exemple dans le greffage d’un arbre fruitier d’espèce noble sur un arbre fruitier sauvage), est l’unique explication et accomplissement des efforts de la vie humaine.

Je voulais dire tout cela à Émerson, je l’ai essayé, mais j’ignore comment je m’y suis prise. D’ordinaire, je ne m’explique pas facilement ni avec bonheur avant de m’être un peu échauffée et d’avoir passé par-dessus ou à travers la première réflexion. La tenue calme, et pour ainsi dire surveillée d’Émerson, m’empêche d’entrer dans cette région. Je me trouve bien avec lui, mais je ne suis jamais complétement moi, et je ne crois pas m’être expliquée cette fois de manière qu’il me comprît. Il m’écouta avec calme, ne m’opposa rien de positif, parut aussi ne pas vouloir donner son point de vue de la vie comme étant achevé ; je le crois principalement une polémique contre la foi aveugle ou hypocrite. « Je ne veux pas, disait-il, qu’on se fasse passer pour savoir ou croire plus qu’on ne sait et croit en réalité. » — « La résurrection, la continuation de l’existence sont choses accordées, dit-il aussi, nous en portons