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Page:Bremer - La Vie de famille dans le Nouveau-Monde vol 1.djvu/277

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DANS LE NOUVEAU-MONDE.

« — Eh bien, puisque vous êtes si décidé, je ferai ce que je pourrai pour vous ; mais attendez-vous à échouer dans votre entreprise. Je vous engage donc, quoique ce ne sois pas la marche ordinaire à suivre, de faire une visite au vice-chancelier, et de lui exposer votre désir ; il pourra peut-être vous aider en ceci.

« — Bien, je n’en demande pas davantage, et viendrai vous dire comment je me tire d’affaire. »

« Deux ou trois jours après, le Yankee revint. « Eh bien, dit-il, j’ai vu l’empereur, et j’ai eu un entretien avec lui ; c’est, je dois le dire, un homme très comme il faut. Quand je lui ai donné le gland, l’empereur a dit qu’il ferait construire une grande boutique à côté, qu’il n’y avait pas dans l’histoire ancienne et moderne un caractère qu’il admirât davantage que celui de Washington. L’empereur a ajouté qu’il planterait mon gland de sa propre main dans le jardin du palais, et il l’a fait, car je l’ai vu de mes yeux. L’empereur voulant me faire beaucoup de questions sur nos écoles et nos chemins de fer, il m’a invité à revenir pour voir ses filles, et m’a dit que sa femme parlait anglais mieux que lui. Je suis donc retourné chez l’empereur hier, et puis vous assurer que sa femme est fort bien, très-raisonnable, et que ses filles sont gentilles.

« — Que vous a dit l’impératrice ?

« — Elle m’a fait une foule de questions. Elle pensait, figurez-vous, que nous n’avions pas de domestiques en Amérique. Je lui ai dit que les pauvres gens faisaient leur besogne eux-mêmes, mais que les gens riches avaient une foule de serviteurs. « Vous ne les appelez pas des domestiques, a dit l’impératrice, mais seulement des aides. — Je devine, madame, que vous avez lu madame Trollope ! ai-je répondu. Nous avions ce livre à bord de notre na-