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Page:Bremer - La Vie de famille dans le Nouveau-Monde vol 1.djvu/288

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LA VIE DE FAMILLE

Lind ; on dirait une trainée de feu qui électrise tous les esprits, éclaircit toutes les physionomies, un ton majeur mélodieux qui résonne à la fois dans chaque poitrine.

Je te dis adieu en te serrant dans mes bras, en baisant la main de ma mère en esprit. Puisses-tu m’annoncer bientôt que tu es parfaitement bien portante ! Nous avons eu quelques belles et douces journées de printemps ; mais le froid est revenu sec et rude ; la neige couvre tout ici, et autant qu’elle l’ait jamais fait en Suède à cette époque. Comme j’aspire après le Sud ! Le repos dont j’ai joui à Rose-Cottage a fait croître mes forces.

P. S. Madame Howland, de Charleston, m’a écrite et offert amicalement sa maison dans cette ville ; mais je veux la voir avant d’accepter, et m’assurer que nous pourrons végéter ensemble. Je commencerai donc par descendre dans un hôtel, et j’y vivrai dans le plus grand silence pendant quelques jours, afin de jouir de la liberté, de la solitude. Ensuite, nous verrons.

LETTRE XII


Charleston (Caroline du Sud), 28 mars 1850.

Ah ! que n’ai-je des ailes pour aller jeter un coup d’œil à la maison, et voir comment vont ma mère et mon Agathe ! Mais je suis forcée de me borner à croire que tu marches à grands pas dans la voie de l’amélioration. Quant à moi, ma santé est excellente, et je suis arrivée ici ce matin après un voyage de trois jours sur mer. Je m’attendais à trouver la chaleur de l’été, et suis un peu piquée de n’a-