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Page:Bremer - La Vie de famille dans le Nouveau-Monde vol 1.djvu/382

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LA VIE DE FAMILLE

on peut être occupé pendant plusieurs jours à tirer les épines de ses doigts.

J’ai visité une jolie institution ; c’est un asile des orphelins de père et de mère de tous les peuples et de toutes les confessions religieuses. Il est dirigé par une réunion de femmes de différentes religions ; celle des directrices qui me conduisait, était une juive très-dévouée à sa religion et qui dans sa manière d’en parler se rapprochait beaucoup des unitaires chrétiens. L’asile est soigné par des sœurs de charité (catholiques) ayant de bonnes figures, mais des chapeaux ou bonnets effrayants. Il faut être bien avancé dans le détachement du monde pour les porter. Les enfants et les dispositions prises en leur faveur offraient un spectacle satisfaisant. Ils choisissent eux-mêmes la religion qu’ils veulent suivre, et j’ai vu deux jeunes sœurs dont l’une était méthodiste et l’autre membre de l’Église épiscopale.

Je me dispose à quitter Savannah et à prendre la route d’Augusta en remontant la rivière, quoique l’on m’assure que ce voyage est long et très-uniforme, comme scène. Mais je préfère de beaucoup le bateau à vapeur au chemin de fer. — Je t’écrirai une plus longue lettre d’Augusta.

Quand je reviendrai à la maison, je t’apporterai de jolies corbeilles à ouvrage en écailles de pommes de pin, que d’aimables femmes d’ici m’ont données et qu’elles ont fabriquées. Ces corbeilles ont une apparence singulière, mais elles sont jolies.