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Page:Bremer - La Vie de famille dans le Nouveau-Monde vol 1.djvu/42

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LA VIE DE FAMILLE

mère ; les raisons ne manquaient donc pas pour donner du sérieux à cette solennité. Les femmes et les hommes me furent présentés l’un après l’autre, puis le silence se rétablit dans le cercle. On chuchota bientôt que la bénédiction ne tarderait point à être donnée. Une porte s’ouvrit, un jeune homme entra, conduisant une jeune personne en chapeau et manteau de voyage. Ils se placèrent l’un à côté de l’autre au fond de la pièce : un prêtre âgé et vénérable se plaça en face du jeune couple et les lia pour « l’éternité, » moyennant une courte prière, une courte exhortation et une bénédiction idem. Ensuite les parents et amis s’approchèrent, félicitèrent et embrassèrent les nouveaux époux. Moi aussi, j’allai au bras du père de la mariée l’embrasser et donner une poignée de main au jeune homme. Il paraissait heureux, sûr de son affaire et de lui-même. La mariée avait un air content, était fort bien, et aurait été jolie avec un autre costume que celui de route, adopté évidemment à raison du mauvais temps, par lequel les jeunes mariés allaient commencer ensemble leur premier voyage dans la vie. Immédiatement après la cérémonie, ils devaient se rendre à Niagara, et étaient obligés de se hâter pour joindre le bateau à vapeur. On offrit à la ronde du champagne et des bonbons ; on vit les cadeaux rangés sur une table, on les examina ; chaque invité reçut une petite boite en papier blanc entourée d’un ruban de soie et renfermant un morceau de gâteau de noce. Ensuite tout le monde partit, le jeune couple également, pour revenir, après un voyage d’agrément de quelques semaines, habiter chez les parents de la mariée. Tout cela se fit avec hâte.

Cette nouvelle cérémonie de mariage me parut caractéristique de la hâte extrême que j’ai souvent entendu re-