Aller au contenu

Page:Brocher - Souvenirs d’une morte vivante, 1909.pdf/79

La bibliothèque libre.
Cette page a été validée par deux contributeurs.


CHAPITRE VII


Avant de m’étendre plus longuement dans mon récit, je crois utile de donner quelques notes biographiques sur mon père et sa famille.

Il est né au mois d’octobre 1817, à Happonvilliers, près de Chartres (Eure et Loire), il était fils de bourgeois assez riches, sa famille était très religieuse. Ces parents avaient cinq enfants, trois filles et deux fils ; c’était une ancienne famille, très estimée dans le pays dont ils étaient la providence.

Les trois filles se marièrent bien.

Les deux fils furent élevés au séminaire de Chartres.

Le fils aîné fit de brillantes études, il fût ordonné prêtre.

Mon père, le plus jeune des cinq, resta au séminaire jusqu’à l’âge de 19 ans. Mes grands-parents voulaient aussi qu’il fût dans les ordres, mon père refusa de continuer ses études.

Malgré le désespoir de sa mère, au retour des vacances, il s’obstina à ne pas rentrer au séminaire, mais il y fut conduit d’autorité. Huit jours plus tard, après la messe, il se sauva de cet établissement, il se rendit chez un cordonnier, fournisseur de la famille, le priant de bien vouloir le garder pendant quelques jours.