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Page:Broglie - Souvenirs, 1785-1817.djvu/149

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-frère de M. Mollien, ministre du trésor ; Duval de Beaulieu, jeune Belge qui, depuis, a joué dans les affaires de son pays, le rôle le plus honorable ; Fargues, fils du sénateur de ce nom ; Saint-Chamans, frère du général connu par sa noble conduite aux journées de Juillet, me témoignèrent, dès l’abord, une bienveillance que je leur rendis, et qui ne s’est jamais démentie.

Montléar ne nous resta qu’un instant ; il était, dès cette époque, marié, de la main gauche, à la princesse de Carignan, mère du futur roi de Sardaigne, et ce mariage, rendu public, lui valut un prompt retour.

Lorsque le moment fut venu d’expédier un convoi, pour lequel il était de règle de préparer une escorte de poste en poste, nous nous mîmes en route, à cheval, au petit pas, suivant une longue file de voitures, et disputant au reste du convoi les très mauvais gîtes qu’offrait un pays dévasté depuis cinq ans.

Je ne dirai rien de l’aspect de ce pays, sinon que la Biscaye me parut riante, et les deux Castilles bien arides ; mais, comme il nous était interdit de nous écarter de la route bordée par notre escorte, sous peine d’être enlevés par les insurgés