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Page:Broglie - Souvenirs, 1785-1817.djvu/221

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M. Thiers parle d’un armistice, qui, dit-il, aurait été conclu à la fin de la campagne, entre les Autrichiens et les Russes. Je n’en ai jamais ouï le moindre mot. Tout au contraire, je me souviens très bien du débat qui s’éleva, presque tout de suite, entre le prince de Schwartzenberg et le prince Poniatowski : l’un soutenait qu’avec trente et quelques mille hommes de troupe dont la plus grande partie n’avait été entamée ni par la guerre ni par la retraite, on pouvait attaquer résolument l’armée russe, presque aussi délabrée que la nôtre ; l’autre, sans s’y refuser absolument, s’en défendait avec embarras ; et, plus d’une fois même, à ma connaissance, l’altercation devint si vive, qu’il faillit en résulter des duels entre les états-majors autrichien et polonais.

En attendant, le temps s’écoulait, les événements suivaient leur cours ; l’armée française évacuait Posen ; l’armée russe menaçait la Silésie ; la position de Varsovie était débordée bon gré mal gré, il fallut songer à s’éloigner.

L’armée autrichienne se replia sur la Galicie ; le corps saxon prit la route de Torgau ; le corps polonais fit retraite sur Cracovie, quelques grandes