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Page:Broglie - Souvenirs, 1785-1817.djvu/222

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familles polonaises l’y suivirent ; celle du comte Zamoyski fut de ce nombre.

La retraite fut pénible et difficile ; le froid était terrible, la neige amoncelée sur les routes ; le convoi était long, et sa marche inégale y rendait le maintien de l’ordre presque impossible. Force fut de faire une première station à Pétrikaw pour rallier les traînards ; puis une seconde à Czenstochow, couvent fortifié assez curieux ; puis enfin tant bien que mal, toute la caravane atteignit son dernier gîte.

J’avais pris les devants avec Rumigny, notre second secrétaire, dans ma fidèle charrette, attelée de deux bons chevaux. Nous remplissions l’office de maréchaux des logis, ce qui n’était pas inutile, la ville de Cracovie n’étant nullement préparée à devenir subitement une capitale. Notre premier secrétaire Lajard présida à tout l’ensemble de l’expédition rétrograde, avec beaucoup de présence d’esprit, de vigilance et d’activité.

Notre légation fut installée convenablement dans un ancien palais que l’on rendit habitable sans trop de difficulté. M. Bignon s’y établit avec Lajard et Rumigny ; il y conserva la plus grande partie de son ancienne légation, entre autres deux personnes que nous retrouverons dans la suite de